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Photo du rédacteurChantal Delanoe

La vie dans le bidonville de Prakash

Les indiens ont une capacité d'adaptation et de résilience impressionnante. Même si les conditions de vie sont souvent extrêmement difficiles au quotidien dans le bidonville, ils ont appris à y vivre et à agir en conséquence.


La plupart du temps se sont les femmes qui font les choses, elles s'occupent des enfants, de l'intendance de la maison, et elles ont parfois un petit commerce au bord de la route qui leur permettre d'avoir une petite rentrée d'argent pour acheter ce dont leurs enfants ont besoin pour les plus "chanceuses".

Les enfants sont la plupart du temps livrés à eux-mêmes à partir de 4-5 ans. Ce sont les plus grands qui s'occupent des plus petits.

Ces enfants, comme vous les découvrirez, dans les vidéos sur de prochains posts sont pleins de vie et de joie.


J'ai eu la joie de pouvoir vivre auprès d'eux durant 10 jours dans le bidonville en mars dernier et je peux vous dire que j'ai adoré.


Les conditions de vie sont très précaires : toits en tôles ondulées retenues uniquement par des pierres ou des parpaings ou encore de gros pneus posés dessus, les gens dorment à même le sol en béton sur des draps ou des tapis en coton tressé et se couvrent de grosses couvertures polaires. Une famille dort tous ensemble avec les enfants. Ils n'ont pas ou peu d'accès à des toilettes donc ils font leurs besoin dans un seau qu'ils vident dans les canalisations ouvertes dans les ruelles, déversées ensuite dans les égouts de la ville. Il y en a qui n'ont pas la chance d'avoir un endroit entre 4 murs et un toit et vivent à même la terre battue sous une bâche.


La journée commence ainsi :

Tout le monde se lève à 5h le matin pour accéder à l'eau qui arrive par des tuyaux chez eux. Tout le monde remplit ses bidons et jerricanes ou citernes pour les plus riches, en profite pour nettoyer leur linge à la main et au savon, leur vaisselle et se laver.


A 6h, les enfant, qui vont à l'école, prennent leur petit-déjeuner fait de pain ou chapatis (sorte de pain complet sans levain aplati et poêlé) et de tchaï (thé sucré aux épices avec du lait) cuisiné sur un réchaud à gaz à même le sol.

Ils ne reviendront qu'en milieu d'après-midi vers 15h30. Pour les autres, ils vont rester avec leur mère ou leur père selon que l'un ou l'autre sortira pour aller faire de la mendicité ou vendre des babioles ou encore leurs marionnettes à fils fabriqués chez eux, dans les marchés ou au bord des routes.

La plupart du temps, ce sont les pères qui sortent mais lorsque les mères perdent leur mari (et il y en a souvent), elles partent avec leurs enfants sous le bras pour essayer de gagner quelques roupies et pouvoir acheter des aliments pour leur seul repas de la journée vers 18-19h.

A leur retour de l'école, les enfants se retrouvent soit sur le terrain vague pour jouer au cricket, soit sur un parking dans le bidonville pour jouer au billes ou avec les singes et les chats. C'est souvent à ce moment que certains venaient me retrouver chez Prakash pour que je leur apprenne à parler anglais et français, à écrire et à dessiner.



A la nuit tombée, vers 19h, tout ce petit monde est rentré chez soi et à 20h30-21h, les pères rentrent au moment où les enfants dorment. Ils mangent le repas fait la plupart du temps de riz et de légumes et de chapatis accompagné du traditionnel tchaï.

Très souvent, les hommes se retrouvent pour boire et jouer de la musique sur des tablas et autres instruments à percussion.


Le bidonville est essentiellement composés d'artistes, marionnettistes et musiciens qui, avant la création de république, étaient au servie du roi de Jaïpur. C'est avant sa mort que le roi leur a légué le terrain près de son palais avec l'accès à l'eau et à l'électricité en échange de l'organisation des 15 fêtes religieuses célébrées dans la région.


Les femmes et les hommes fabriquent des marionnettes à fils avec des morceaux de bois, de vieux saris, du coton et de la peinture, créent la musique et les spectacles avec les marionnettes. Ils apprennent à leurs enfants leur connaissances qui se transmettent de génération en génération.

Chez Prakash et Manjoo, qui ont 4 enfants, ils ont des capacités différentes, le plus grand est un très grand musicien et chante particulièrement bien, La deuxième est débrouillarde, la troisième, plus réservée, est plus intellectuelle et le dernier a des capacités pour apprendre les langues rapidement. Manjoo coud très bien, Prakash l'aide pour toutes les tâches de la vie quotidienne et organise des grands repas pour les enfants du bidonville comme vous pouvez le voir dans cette vidéo.




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